Avait-il seulement une seule bonne et véritable raison de se retrouver ici ? Non, aucune, à moins que le coup de tête du à un ennui très prononcé en soit une. Mais soit, le rouquin s'était aventuré dans la forêt afin de retrouver ces sois-disant élèves disparus..car oui, lui il n'y croyais guère et si il était là, c'était juste pour prouver à toutes ces personnes qui ne cessent de parler de ces histoires bizarre qu'il n'en est rien. Que ce n'est rien de plus qu'une petite farce de Gloomy qui a du jeter un sort et enfermer les disparus dans une pièce pendant quelques temps et qu'elle les relâchera après les avoir très certainement détruits de l'intérieur...De plus le fait que la plus part des "disparus" se trouvaient être des réfractaires, comme ils sont si bien désignés dans le coin, montre à quel point il pouvait être dangereux et surtout stupide de s'opposer à la folie de Gloomy. Alors, au final, pourquoi Matthew était-il ici à chercher un signe de vie venant de l'un d'entre eux alors que selon lui, si la rumeur est vraie, ils n'ont juste que ce qu'ils méritent ? Bonne question. Lui-même l'ignore, un coup de tête comme on vous l'a déjà dit, un coup de tête...Il n'avait rien d'autre à faire alors pourquoi pas "s'occuper utilement" et se donner également une excuse pour ne pas travailler ses cours ?

Il marchait depuis un bon moment déjà tout en observant les environs, il appréciait chaque détail présent dans cette si vaste étendue boisée. Mais, bien que ce lieu était loin de lui être déplaisant de par sa beauté, il commençait sérieusement à s'inquiéter car oui, après tout, une forêt reste une forêt et dans ce genre d'endroits, la nuit tombe extrêmement vite et la visibilité y est moindre. Mais, il ne songeait point à rebrousser chemin pour autant, il avait cette idée de coincée dans la tête "Mettre toute cette histoire au clair" et une fois qu'il porte une idée dans sa tête, elle ne ressort pas avant d'avoir été exploitée...Il se mit alors à passer au peigne fin les passages qu'il empruntait, observant tout ce que son œil croisait, des feuilles, des écorces d'arbres, des buissons, tout. En faisant cela, son inquiétude commençait peu à peu à s'évanouir, il était complètement absorbé par sa "tâche" mais celle-ci n'avançait pas plus vite pour autant. Après tout, notre artiste n'est pas un traqueur ou un de ces détectives au sens de la déduction hyper développé, car même si lui, il est capable d'observer tous les détails d'un objet ou même d'une parcelle de terrain, il n'est pas capable pour autant d'assimiler les détails trouvés à des choses telles que des traces de pas ou tout simplement à une dégradation due à la météo...

Les minutes passèrent, lentement, mais elle défilèrent petit à petit, et, il s'enfonçait de plus en plus dans la forêt, ne trouvant aucune trace de quoi que ce soit, pas même une trace éventuelle qui pourrait signaler un éventuel passage (du moins, une trace qu'il puisse voir), rien. Il commençait doucement à desesperé, se relevant à plusieurs reprise pour soupirer et pour observer le ciel qui commençait peu à peu à perdre en luminosité et à afficher de nouvelles couleurs autres que le bleu. Puis, un bruit soudain se fit entendre, des feuilles qui avaient bougées ? Le vent, peut-être ? Non, c'était le bruit que faisaient les feuilles sèches lorsque quelque chose de lourd venait se déposer sur elles. Un animal ? Surement...mais peut-être avait-il un espoir d'avoir retrouvé un de ces élèves ?

«Qui va là ? »

Il se rapprocha alors doucement de l'endroit d'ou provenait le bruit...

Gloomy observa les faits et gestes de ses pensionnaires. L'un deux etait parti dans la foret pour... pourquoi d'ailleurs ? Chercher les disparus surement... Mais de quoi il se mele ? Gloomy sourit de toutes ses dents. Puisqu'il avait decide de s'occuper de se qu'il ne lui regarde pas, elle allait jouer avec lui.

Rien, nada, que dalle, pas un chat, pas même un écureuil, une souris, un rat...rien. Il lâcha un soupir avant de scruter de nouveau les environs et de se mettre à réfléchir, devait-il continuer ? Devait-il suivre son curieux esprit qui lui disait de continuer ou bien se contenter de rebrousser chemin avant que la nuit ne tombe ? Il jeta un coup d'œil rapide au ciel, la luminosité diminuait rapidement...il devait sérieusement songer à faire demi-tour, sinon, il le regretterai très rapidement mais...laisser cette "affaire" ainsi ne lui allait pas, pas du tout même. Aller, continuons à chercher quelques minutes, rien que quelques minutes de plus et après il s'en irait mais par où ? Se rappelait-il seulement du chemin qu'il avait emprunté pour arriver jusqu'ici ? Par là ? Ou peut-être par là ? A moins que cela ne soit par là...Non, impossible de se rappeler correctement le chemin qu'il avait emprunté, sa mémoire était floue et surtout il se brouillait lui-même l'esprit avec toutes ses inquiétudes qui remontaient. Il fit rapidement l'impasse sur le chemin qu'il devait emprunté pour rentrer au pensionnat, après tout il retrouverai son chemin tôt ou tard et il le savait. Il n'allait pas rester coincé ici éternellement, il finirait bien par trouver quelqu'un tôt ou tard qui saurait le guider mais maintenant, il fallait ouvrir l'œil, chercher le moindre petit détail, tendre l'oreille et écouter le moindre bruit suspect. Guetter le moindre mouvement, scruter les environs, tenter d'interpréter chaque traces trouvées, tout, il fallait tout regarder, il finirait bien par tomber sur quelque chose, si toutefois la rumeur était vraie.  

Il avançait en faisant le plus de bruit possible si quelqu'un était dans le coin, il l'entendrait sûrement, alors, il fallait faire du bruit, beaucoup de plus. Il trainait des pieds, donnant parfois des coups dans des cailloux des bouts de bois, il hurlait parfois quelques «Hé oh !» sans recevoir de quelconque réponse. Il s'arrêta alors quelques secondes, observant bien les environs avant de se rendre compte que le ciel commençait sérieusement à devenir sombre, un peu trop sombre pour lui même...Il frissonna, le froid s'installait progressivement avec la nuit, soupirant alors un bon coup il se mit à hurler à plein poumon.

«IL N'Y A DONC PERSONNE DANS CETTE FOUTUE FORET ?!»

Il espérait au moins que ce cri qui reflétait plus son désespoir qu'autre chose ne serait pas vain mais dans tous les cas, après avoir attendu une quelconque manifestations quelques secondes il ferait demi-tour, il fallait vraiment qu'il parte au plus vite. La nuit tombait et son esprit commençait à lui jouer des tours, des ombres commençaient à se manifester des bruits commençaient à provenir de son dos, ses membres commençaient à trembler. Il avait attendu trop longtemps, il s'était fait avoir comme un bleu, comme un idiot, un imbécile trop curieux. Finalement, ne serait-ce pas une punition de la part e Gloomy pour avoir voulu jouer au curieux ? Ne voulait-elle pas tester si parmi ses élèves les plus calmes et obéissants, il n'y en aurait pas quelques uns dont la curiosité dépasserai l'obéissance ? Si c'était bel et bien ça, ça ne l'étonnerai absolument pas après tout, n'était-ce pas à cause d'elle qu'il était coincé ici ? Mais soit, Gloomy ou pas, il était toujours coincé ici à chercher des personnes qui si ça se trouve, n'existaient même pas et avaient juste été crées par Gloomy dans le but de rendre folles certaines personnes...  

Un...objet. Il était tombé sur un objet...Décevant ? Plutôt oui, surtout que cet objet, il ne voyait pas vraiment à quoi il pourrait bien lui servir. Mais bon, c'était toujours un truc à garder sous la main, on ne savait jamais après tout, dès fois que ça puisse lui sauver la mise. Sans s'attarder plus longtemps sur l'objet trouvé, il fixa de nouveau le ciel, l'inquiétude montait, elle montait énormément, il fallait qu'il rebrousse chemin au plus vite. Il fallait qu'il sorte de là car sinon, il finirait en chair à pâté pour les bestioles qui le guettait dans l'obscurité. Parano ? Certainement, mais il l'ignorait, il ignorait le fait qu'il était le seul à pouvoir voir ces choses là, il ignorait que tout n'était que le fruit de son imagination et qu'il ne risquait physiquement rien. Par contre, l'on ne donnait pas cher de son esprit une fois complètement pris au piège, une fois que toute lumière aurait disparu. Il descendit alors son regard pour tenter de retrouver son chemin, d'où venait-il déjà ? Impossible de savoir, il ne voyait que des arbres, des feuilles, encore des arbres, tout était similaire ici, aucun point de repère n'était visible, rien, nada. Il était définitivement perdu. Oh, elle devait s'amuser, l'autre petite chose qui devait l'observer en ce moment même, elle devait surement rigoler à le voir tourner en rond comme ça, à s'inquiéter constamment pour quelque chose qui n'existait même pas. Elle devait certainement rigoler et lui, il l'entendait ricaner de là et il n'était pas loin de l'imaginer avec un paquet de pop-corn dans la main.

Cherchant alors du regard de quoi lui faire une marque, un point de repère, il ramassa quelques branches d'arbres qui étaient tombées pour en faire un tas bien ordonné au milieu du chemin, ainsi, il saurait qu'il était déjà venu ici. Il souffla un bon coup, se frappant légèrement les deux joues avant de s'auto-encourager à avancer. Il avança, cherchant la moindre source de lumière qui signifierai la sortie de ce foutu labyrinthe naturel. Il s'arrêta quelques instants, essouflé, sa cadence de marche était finalement peut-être un peu trop rapide il fallait qu'il ralentisse mais...derrière, il y avait "ça" alors, non, pas le temps de s'arrêter, il fallait continuer quitte à se tuer à la marche. De toute façon, si il s'arrêtait, le résultat serait le même,il y passerait, les "démons" se feraient un malin plaisir à l'emporter dans l'obscurité. Des rires, des ricanements, des grognements, il entendait toute sortes de choses dans son dos qui ne le rassuraient pas, il regarda brièvement le ciel, remarquant qu'il était bien sombre et qu'une orbe lumineuse commençait à se lever...La lune...

«Merde...merde...Allez....trouve cette foutue sortie bon sang !»

Allons, il fallait juste se dire que tu ne resterai pas coincer ici éternellement...Tu finirais bien par en sortir, après, à savoir dans quel état...ça, c'était une autre histoire.  

Noir...complètement noir, il ne voyait plus rien, vraiment rien. Non, ce n'était pas la lune qui avait disparu, non, ce n'était pas elle. Mais alors ? De quoi s'agissait-il ? Son œil, il n'y avait que ça, ça ne pouvait être que ça, son œil qui lui jouait des tours. Il retira alors son cache-œil, se disant que peut-être c'était un tour de Gloomy, qu'elle s'était amusée à inverser ses deux yeux mais non, rien. Strictement rien, il n'y voyait toujours rien. Que devait-il faire ? Il n'en savait rien, actuellement, il tenait à peine sur ses jambes, il était paniqué, il ne voyait vraiment plus rien, mais il entendait tout, vraiment tout ce qui l'entourait, les grillons, les hiboux, les chouettes, les ombres derrière lui, tout. Il tremblait, il tremblait de peur, son sang se glaçait, il tenta de trouver un tronc d'arbre, quelque chose contre quoi s'appuyer. Il tenta de calmer sa respiration, son cœur, tout, il se pinça fortement pour reprendre ses esprits. Se tenant toujours à l'arbre, il tentait alors de se concentrer sur les divers bruit qu'il entendait, il tentait d'effacer petit à petit les ricanements qu'il entendait dans son dos. Il fallait faire le vide le plus complet, sans ça, il n'y arriverai pas. Il commença alors à se parler à lui-même, se disant : Imagines toi en train de peindre, penses à une peinture, un dessin, imagine, ne pense plus qu'à ça et marche, c'est tout, tu as juste les yeux fermés, c'est tout, rien d'autre.. Il répétait sans cesse cette phrase, il ne pensait plus qu'à ça, se décollant alors de son tronc d'arbre, il posa sa main sur lui, en tenant toujours fermement l'objet qu'il avait trouvé et mettant sa deuxième main devant afin de chercher un autre point d'appui, un point de repère et surtout, lui éviter de se cogner dedans, il trainait des pieds afin de sentir si il se butait contre une racine ou non. Il avançait, lentement, très lentement, mais au moins il avançait. Son objet s'avérait utile, plus utile que ce qu'il aurait put l'imaginer, car ça lui servait d'anti stress, de décompresser, il s'imaginait tout évacuer dans cet objet, tout le stress partait dans ce petit objet, tout. 

Jusqu'où pourrait-il aller ainsi ? Il n'en savait strictement rien, à vrai dire, il ne savait même pas si il se rendrait compte qu'il était sorti, une fois à l'extérieur de la forêt. Mais il n'y pensait pas, il ne voulait pas y penser, ça le sortirai de sa concentration, ça briserait la thérapie qu'il s'était infligé à lui même. Il butta dans quelques racines, abimait ses mains à force de longer les arbres, l'oreille tendue, il avançait, il avançait toujours dans le noir le plus complet. Il esperait juste qu'il finirait par trouver un vaste endroit où il ne sentirai plus d'arbres, où tous ces bruits liés à la forêt s'éloigneraient, où il sentirait l'odeur humaine, le bruit de pas, les voix,les rires, tout. Il n'attendait plus que ça.